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Origine des théiers

Beaucoup de gens pensent que le théier est un buisson, à cause de sa coupe ras du sol pour faciliter la ceuillette dans les plantations. Mais le théier est un arbre à part entière, pouvant atteindre, selon l''espèce, 5 à 15 mètres. (Certains théiers sauvages du Yunnan ont près de 2000 ans et dépassent les 25m). Le théier, de son vrai nom « Camellia sinensis » est donc littéralement un « camélia chinois ». Cet arbre à feuilles persistantes, pousse à l'état sauvage dans les régions d'Asie au niveau du tropique Nord, sous un climat de mousson. On situe son berceau 60 millions d'années avant notre ère aux sources du fleuve Irrawaddy au pied de l'Hymalaya, entre la Chine et l'Inde.

Origine du théier et zones de culture (5 images) @&&
Sa dissémination « naturelle » a suivit les fleuves du Brahmapoutre en Inde, du Yang Zi Jiang (ou Yang-Tsé-Kiang) en Chine et du Mekong au Viêt Nam et aurait donné 3 variétés principales. Le thé est essentiellement une plante allogame (dont la fécondation est faite par le pollen d'une autre plante). Le cycle de reproduction sexué du théier est le suivant :

  • mise en terre de la graine (par voix naturelle ou humaine)
  • germination (déploiement de la plantule)
  • croissance de la plante
  • floraison (en inflorescence)
  • fécondation (rencontre des éléments mâles et femelles)
  • fructification (transformation du pistil en fruit contenant les graines)

À côté de cela, il existe de nombreux hybrides créés par l'homme par bouturage, greffage, marcottage ou drageonnage (cf petit lexique botanique du thé) pour répondre à des besoins d'adaptation climatique, de rendement ou de goût… Mais il reste une production de thé « à l'ancienne » dans la région du Yunnan chinois, aux frontières du Vietnam et du Laos, connu sous le nom de thé Puerh cru (wild or ancient tree Sheng Puerh). Les feuilles proviennent de vieux théiers de montagnes qui poussent de façon semi-sauvage. Après la cueillette, elles sont flétries au wok, puis séchées au soleil. Ce Mao Cha pourra ensuite être pressé en galettes ou briques avant de les laisser « murir » 10 à 30 ans…

Botanique

Les trois principales espèces de théiers :

  • Le Camellia sinensis var. sinensis
    Le plus petit, même à l'état sauvage sa taille ne dépasse pas les 5 mètres, avec des feuilles de 3 à 10 centimètres. Ce théier « type chinois » supporte des conditions plus rigoureuses et à été exporté au Japon, en Russie, Iran, Turquie…
  • Le Camellia sinensis var. cambodiensis
    De taille intermédiaire entre le sinensis et l'assamica il sert surtout à l'hybridation.
  • Le Camellia sinensis var. assamica
    Le plus grand, originaire de la région d'Assam en Inde, pouvant atteindre plus de 15 mètres à l'état sauvage et ses feuilles 20cm. L'Assamica et ses hybrides sont plus adaptés aux plaines et aux régions de mousson.

À cela s'ajoute des milliers de cultivars (mot composé de cultivé et de variété) de part le monde. Mais à la différence d'une variété botanique, les caractéristiques uniques d'un cultivar ne sont pas transmissibles d'une génération à l'autre. Elles le sont soit par clonage, soit par autofertilisation, ce qui rend les cultivars comme tous les clones, plus vulnérables aux maladies.

Culture et façonnage traditionels du thé (3 images)

Pour s'épanouir pleinement, tout comme les grands crus de vins, le théièer même d'élevage, a besoin de conditions et d'un terroir précis : climat chaud et humide, sol rocheux, fertile et bien drainé au PH acide et une exposition en altitude favorisant l'ensoleillement. En deça de 12h d'ensoleillement par jour, le théier passe en phase de « sommeil » et fonctionne alors au ralenti. Il reprendra vie au printemps, et ses feuilles donneront pendant cette période leurs composés aromatiques les plus riches, qui produiront la cueillette la plus recherchée. Les cueillettes d'été et d'automne, bien que moins prestigieuses, possédent leurs caractéristiques propres tout à fait intéressantes. Même si l'homme a su créer des cultivars qui poussent loin de leur habitat naturel (Turquie, Kenya, Indonésie, Amérique du Sud…), le terroir pas toujours optimun et un savoir-faire limité à la production industrielle donnent des thés souvent assez grossiers, loin d'égaler en qualité et en finesse les grands crus chinois…